POLONIUS – What do you read, my lord ? HAMLET – Words, words, words.
shakespeare : Hamlet, Act 2 scène 2.
Et qu’ont-ils à rentrer chaque année les Artistes ? (…)
SHAKESPEARE AUSSI ETAIT UN TERRORISTE
« Words… words… words…» disait-il
Leo Ferre, words… words… words…
Cette exposition collective composée et décidée comme un accrochage linéaire anarchique et désordonné, sans hiérarchie artistique, confronte des oeuvres picturales en tant que telles. Elle impose aux visiteurs ses codes, comme la lecture de la gauche vers la droite.Tout les signes, ponc- tuations, mots, lettres, chiffres, sans hiérarchie de sens, prélevés dans chaque oeuvre, composent un poème d’esprit dAdA qui renvoie au Cut-up de la Beat Génération. Chaque message pictural prélevé prend son sens dans cet ensemble écrit, et compose le poème de l’exposition, comme une mélodie de mots désordonnés qui s’ordonnent sans pouvoir.
C.H.
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Que lis-tu ? Words… words… words…
Que regardes-tu ? Images… images… images…
Que cherches-tu ?
Peut-être bien que nous essayons tous d’écrire un poème avec des mots, des images, des gestes, des rencontres, des entreprises, des repas, des amours, des maisons, des enfants, des voyages…
La mélodie des words… words… words… me rappelle les bla bla bla… de la fin du film La Grande Belleza* :
Ça finit toujours comme ça. Par la mort. Mais avant, il y a eu la vie. Caché sous du bla bla bla bla bla… Tout est sédimenté sous les paroles et le bruit. Le silence et le sentiment.
L’émotion et la peur. Les rares fugitives éclaircies de beauté. Et la tristesse disgracieuse et l’homme misérable. Tout recouvert par le manteau de la gêne d’être au monde. Bla bla bla bla … Ailleurs, il y a l’ailleurs. Je ne m’occupe pas de l’ailleurs. Alors… que ce roman commence. Au fond, ce n’est qu’un truc. oui. Ce n’est qu’un truc.
Ce n’est qu’un truc, qu’une vie, qu’une exposition de plus, que des peintures cachées sous notre blablabla.
Que des words… words… words… qui s’enlacent derrière le maquillage, le name dropping, la galerie blanche, les petits fours, les accrochages à la mode, osons croire qu’il se cache de rares fugitives éclaircies de beauté
Tous, artistes, galeristes, regardeurs, cherchent, attendent ces moments. Forçons nous à voir la grande beauté malgré le bla bla bla…, les words… words… words…, la peinture, peinture, peinture.
Alors cherchons, cherchons, cherchons et… que ce poème de plus commence.
QD
* La Grande Belleza est un film italien de Paolo Sorrentino sorti en 2013