HEUREUX COMME LES COULEURS EN FRANCE

01 juin — 15 août 2017

Louis Cane
Helenbeck Gallery
6 rue Defly Nice, France 06000


LOUIS CANE – Heureux comme les couleurs en France

Le mouvement Supports/Surfaces annonçait en 1969 : « La peinture est un fait en
soi […]. Il s’agit de la simple mise à nu des éléments picturaux qui constituent le fait
pictural […] ». Jeunes peintres issus de l’Ecole de Nice, Louis Cane, Daniel Dezeuze,
Patrick Saytour, Noël Dolla et Claude Viallat questionnèrent la peinture à l’ère de la
Figuration Narrative française. Avec leur esprit ludique de déconstruction et de
dissolution, ces artistes tels Louis Cane, qui signait d’un X primitif ses toiles lâchées,
affirmèrent la tautologie picturale.

Dans une mouvance radicalement conceptuelle Louis Cane évolua tout en se
détachant du mouvement qu’il avait construit. Il entreprit un heureux voyage à
travers la couleur et mit au point des techniques nouvelles entre peinture
traditionnelle et sensations plastiques. Du figuratif à l’abstrait, de la jubilation
colorée de Fra Angelico à la touche expressive de Velasquez, l’artiste teste toutes
les possibilités des beaux arts.

Il met au point dans les années 2000 les résines, peintures dont un fin grillage
immergé dans des couleurs acidulées remplace le tissu apprêté. Translucides, les
résines semblent, pour l’artiste, dévoiler la sensation brillante des sucres d’orges
dans des bocaux. De l’œil au goût, ces pièces sont des représentations d’un plaisir
gustatif enfantin. La transparence et la présence physique de ces oeuvres, qui
découvrent autant le châssis que les matériaux de la peinture, sont des inventions
de modernité pensées par Louis Cane.

Les Nymphéas quant à eux, espaces rehaussés d’une abstraction animée sont des
références ultimes au grand maître de l’histoire de l’art française Claude Monet.
Aplats colorés, ils sont selon l’artiste niçois des représentations d’un air doux en
peinture.

Les possibilités qu’explore Louis Cane dans les Nymphéas – les sensations estivales
d’un air suave – sont à l’essence même des résines colorées où le vent joue avec la
lumière. Entre transparence et reflets, les pièces de Louis Cane exposent la pensée
traduite sur la toile, les émotions en peinture.

Le peintre propose donc, dans ces deux séries présentées à la Galerie Helenbeck,
« une peinture vraiment abstraite », une peinture pour ce qu’elle est. Il est un artiste
de l’évocation. De la couleur, de l’interprétation. Louis Cane crée des espaces de
réflexions et donne à voir les sensations de l’homme.

Pauline Pavec